Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, un vent de modernité souffle sur le secteur de l’enseignement de la conduite. Le livret d’apprentissage numérique (LN), désormais obligatoire pour les nouvelles inscriptions aux formations des catégories B, B1, A1 et A2, marque une avancée significative. Ce passage au numérique ne se limite pas à un simple outil de suivi pédagogique. Il s’inscrit dans une démarche plus large visant à automatiser des processus clés, comme le calcul des Équivalents Temps Plein (ETP) pour les formateurs. Mais cette transition, bien que prometteuse, soulève aussi son lot de défis pour les auto-écoles.
Un calendrier d’automatisation ajusté
Initialement prévu pour juin 2024, le déploiement du calcul automatisé des ETP a connu plusieurs ajustements. Repoussé à septembre 2024, il a finalement été fixé au 25 janvier 2025. Ce report, loin d’être un simple contretemps, reflète une volonté d’assurer une transition fluide pour les auto-écoles, souvent confrontées à une multiplicité de tâches administratives et pédagogiques. L’objectif est clair : leur laisser le temps de se familiariser avec ces nouvelles exigences numériques tout en leur permettant d’adopter les outils nécessaires.
Un calcul basé sur des données précises
Le calcul des ETP s’appuie sur une méthodologie bien définie, prenant en compte plusieurs paramètres. Les heures de formation pratique, cœur de l’apprentissage à la conduite, constituent un élément essentiel. Pour les formations en conduite accompagnée (AAC), un coefficient de 1,2 sera appliqué, reflétant l’intensité pédagogique spécifique de ce dispositif.
Les heures de formation théorique, essentielles pour la préparation aux examens, sont également incluses. Quant aux leçons sur simulateur, elles sont comptabilisées sous certaines conditions, mettant en avant l’importance des outils technologiques dans l’apprentissage. Enfin, l’accompagnement des élèves aux épreuves pratiques bénéficie d’une intégration automatique dans le calcul des ETP, grâce à un suivi basé sur l’historique des examens.
Des avis mitigés chez les professionnels
Depuis l’introduction du livret numérique, les retours des auto-écoles oscillent entre satisfaction et scepticisme. D’un côté, la modernisation est saluée pour sa capacité à apporter transparence et traçabilité. Le LN permet un suivi pédagogique précis, tandis que l’automatisation des ETP offre une répartition plus équitable des places d’examen, en réduisant les risques de fausses déclarations.
D’un autre côté, certains professionnels expriment des réserves. La complexité du nouveau système est pointée du doigt, notamment en ce qui concerne le calcul des ETP, qui demande une compréhension approfondie. Les disparités entre les ETP déclarés et les ETP réels, calculés automatiquement, suscitent des inquiétudes quant à l’attribution des places d’examen. Enfin, des problèmes techniques, liés notamment à la connectivité ou à l’adoption tardive d’outils numériques, viennent compliquer l’adhésion à ce système.
Des outils pour simplifier la gestion
Face à ces défis, des solutions logicielles se positionnent comme des alliées de choix pour les auto-écoles. ResaPermis, par exemple, a intégré dans ses fonctionnalités le calcul automatisé des ETP, basé sur les données du livret numérique. Ce type d’outil offre une gestion en temps réel, permettant de suivre précisément les ETP des formateurs et de faciliter l’organisation des ressources pédagogiques.
En centralisant les informations et en automatisant les tâches administratives, ces logiciels ambitionnent de redonner aux gérants et équipes pédagogiques un temps précieux qu’ils pourront consacrer à leurs élèves. C’est un véritable pas en avant vers une gestion moderne et efficace.
Un accompagnement progressif pour réussir la transition
Pour aider les auto-écoles à s’adapter, la Délégation à la Sécurité Routière (DSR) prévoit des mesures d’accompagnement. Parmi elles, des rattrapages provisoires et dégressifs pour les établissements présentant des ETP insuffisants. Ces ajustements temporaires visent à donner aux structures le temps nécessaire pour se conformer pleinement aux nouvelles exigences sans mettre en péril leur activité.
Un pas vers l’avenir, mais des ajustements nécessaires
L’instauration du livret numérique et de l’automatisation des ETP symbolise une avancée majeure dans le secteur de l’apprentissage de la conduite. En dématérialisant les processus, le système promet un suivi pédagogique optimisé et une gestion plus équitable des ressources. Cependant, la transition, encore en cours, demande des ajustements pour répondre aux attentes des professionnels. Une chose est sûre : avec un accompagnement adapté et des outils performants, les auto-écoles pourront s’inscrire durablement dans cette dynamique de modernisation.
